TOMMY CASTRO AND THE PAINKILLERS: Stompin’ Ground (2017)
Avec Tommy Castro, les choses redeviennent enfin sérieuses et on retourne au vrai blues. Pas question de mélanges mal venus, de styles « fourre-tout » ou de « world music » intempestive. Seulement du blues. Le vrai, le dur, le pur ! Le blues et ses diverses déclinaisons musicales. Et c’est ce blues là qui nous éclate la tête en écoutant ce « Stompin’ ground ». Dès les premières notes de « Nonchalant » (un blues-rock teinté de soul avec un piano électrique très seventies), Tommy démontre qu’il reste un guitariste affûté avec un très bon solo alliant technique et feeling. Si « Blues all around me » s’oriente vers le style Motown (avec des cuivres et un solo de saxophone), le costaud « Fear is the enemy » relance la machine avec un rythme soutenu et une guitare acérée. La délicate ballade blues-soul « My old neighborhood » évoque le regretté Otis Redding. Mais, juste après ce moment de douceur, le shuffle rapide « Enough is enough » (joué à la manière de John Lee Hooker ou de ZZ Top) balance un super solo de slide alternant finesse et autorité. Côté mélodie, on est gâté avec la ballade soul « Further on down the road » et sa six-cordes saisissante de feeling et de sensibilité. Un grand moment ! Mais Tommy nous réserve encore des surprises avec quelques invités de marque sur des titres qui valent le détour. « Rock bottom » remporte la première place. Sur ce Texas blues rythmé, le génial Mike Zito balance un de ses solos magistraux qui ont fait sa réputation tandis que Tommy Castro gratte en Texas style. Ça cartonne à mort ! En plus, les deux guitaristes terminent à l’unisson, presque à la tierce. Du délire ! La chanteuse Danielle Nicole assure le duo sur « Soul shake » (un rock-twist endiablé) et David Hidalgo (qui a connu son heure de gloire avec le groupe Los Lobos) vient croiser le manche avec Tommy sur le funky « Them changes » pour un fameux duel de guitares. Enfin, le Chicago blues « Live everyday » termine ce disque fumant avec le grand Charlie Musselwhite à l’harmonica. Rien de moins ! Tommy Castro signe donc là un excellent album et prouve une fois de plus que le blues coule dans ses veines. Á tel point que si on lui faisait un prélèvement sanguin, on entendrait des notes bleues s’entrechoquer dans la seringue.
The Blues will never die !
Olivier Aubry